La lumination (IL)

Avant d’évoquer la correction d’exposition proprement dite, rappelons le principe de base. Nous l’avons vu précédemment, la bonne exposition d’une image est conditionnée par la quantité de lumière reçue par le capteur (ou le film). Elle correspond à ce que l’on nomme « indice de lumination » noté IL (ou EV en anglais).

En voici quelques exemples :

  • Intérieur d’une église : 5 IL
  • Intérieur d’une maison : 7 IL
  • Temps nuageux : 10 IL
  • Coucher de soleil : 11 IL
  • Ciel voilé : 13 IL
  • Plein soleil : 15 IL

Malgré le perfectionnement croissant des algorithmes de calcul des boîtiers récents, et la relative précision des cellules mesurant l’exposition, une prise de vues ne satisfait pas toujours pleinement le photographe exigeant.
Ce dernier dispose alors d’un outil qui va lui permettra de corriger manuellement l’exposition, de manière parfois plus intuitive, plus rapide et surtout plus précise encore. Il s’agit de la sous-exposition / sur-exposition, présente même sur les compacts évolués.

La correction d’exposition sur l’appareil

Selon les appareils, l’exposition pourra être modifiée par incréments de 1/2 voire 1/3 IL, dans une limite de + ou – 3 IL. En passant par le menu de réglages de prise de vues de l’appareil, ou au moyen d’une roue crantée du boîtier, le photographe peut corriger une exposition approximative en déplaçant un curseur sur une échelle affichée à l’écran. Elle se présente sous cette forme.

Picto - Échelle de correction d'exposition

Ici, le curseur est sur « 0 », le réglage est donc neutre : l’appareil respectera ce que la cellule lui a indiqué.

Voyons maintenant les deux types de correction d’exposition possibles en fonction de la situation.

Sur-exposition

Picto - Échelle de correction - sur-exposition

Le contre-jour

Une situation classique est le contre-jour, où une lumière violente éclaire le sujet par l’arrière. Dans pareil cas, et sans flash, votre sujet se trouvera à coup sûr tout sombre (sous-exposé), sur un fond entièrement brûlé (sur-exposé).
La parade consiste à tromper votre appareil. En effet, si celui-ci n’expose pas correctement le sujet, c’est parce que la cellule qui lui sert à mesurer la quantité de lumière est éblouie. Ainsi, croyant que le sujet est très lumineux, l’appareil va choisir un couple vitesse/ouverture qui va “assombrir” l’ensemble de l’image. Il faut donc lui demander de sur-exposer globalement l’image pour que votre sujet principal retrouve bonne mine. Le fond risque d’être entièrement brûlé, mais il l’aurait été de toutes façons.

La neige et la plage

Ce sont typiquement des cas où il est impératif de sur-exposer, à moins de recourir à la mesure Spot (ou le fill-in au flash). En effet, la réflexion de la lumière sur la neige ou le sable crée un éblouissement comparable au contre-jour qui trompe la cellule.
Ici, sans sur-exposition, la neige eût été plus détaillée mais les enfants trop sombre.
Correction d'exposition sur la neige : surexposition

Sous-exposition

Picto - Échelle de correction : sous-exposition

Dans d’autres cas, il peut être nécessaire de sous-exposer la photo. Il s’agit des situations où le sujet principal est plus lumineux que le reste de l’image. On décalera alors l’exposition pour qu’elle “assombrisse” la totalité de la prise de vue. Ici, afin que la feuille manuscrite révèle tous ses détails, il a fallu sous-exposer de 2 IL. L’environnement s’en est trouvé légèrement sous-exposé, mais il a été possible de corriger cet effet au post-traitement, d’autant que le fond ne présentait de toutes façons pas d’intérêt. Sans la sous-exposition, la feuille aurait semblé vierge, les écritures ne seraient pas apparues.

À noter que l’utilisation de la mesure spot sur la partie blanche du papier eût produit le même résultat.

Correction d'exposition - Sous-exposition en cas de fort éclairement


NB : depuis l’ère de l’argentique les photographes ont pris l’habitude de légèrement sous-exposer leurs clichés. En plus de leur conférer une plus belle densité, cela permet de conserver tous les détails dans les hautes lumières. En effet, ces derniers sont plus difficiles à corriger que les ombres en post-traitement. En revanche, s’agissant de numérique, on se méfiera de conserver des valeurs raisonnables (proches de la bonne exposition) sous peine de faire apparaître un bruit numérique excessif dans les ombres. Sinon, un peu de fill-in au flash pourra rééquilibrer les densités d’une scène trop contrastée.