Focale : définition et utilisations
Définir la focale de manière simple n’est pas facile. On n’entrera donc pas ici dans des considérations d’optique bien trop ardues pour se concentrer sur les connaissances pratiques.
On retiendra seulement que la focale est exprimée en millimètres (mm). Elle désigne la distance séparant le centre optique de l’objectif du plan focal (autrement dit du négatif ou du capteur de l’appareil).
Pour simplifier à l’extrême, disons qu’elle déterminera l’angle de champ et le pouvoir de « grossissement » de l’objectif.
50 mm est la focale standard pour un appareil 24X36 (dont le négatif mesure 24x36mm – Film 135). Elle correspond approximativement à celle de l’œil humain.
Le format 24×36 reste aujourd’hui encore la référence lorsqu’on aborde le sujet de la focale. Mais il est important de noter qu’il existe quantité de tailles de capteurs sur les appareils numériques, compliquant quelque peu la classification des différentes focales.
Ainsi, par exemple, pour connaître l’équivalent en 24×36 d’un objectif monté sur un appareil à capteur APS-C, on appliquera un coefficient multiplicateur d’environ x1,6.
Pour un capteur micro 4/3, on multipliera par 2 : un 20 mm équivaudra à l’angle de champ d’un 40 mm en 24×36.
Il ne s’agit ici que d’une approximation car la réalité optique est bien plus complexe, mais elle permet de s’y retrouver dans la jungle des innombrables formats.
Les différentes focales
- Les fisheyes ou ultra-grands-angulaires (<20 mm)
Leur angle de champ extrême permet d’inclure un maximum d’éléments dans l’image, mais leur forte distorsion les réserve à des usages très particuliers. - Les grands-angulaires (28 à 35 mm)
En raison de leur angle de champ relativement large, mais d’une distorsion bien maîtrisée aujourd’hui par les fabricants, ils sont principalement utilisés pour les photos de paysage et le reportage. - Les focales standard (38 à 70 mm)
Ce sont les objectifs les plus proches de la vision humaine -leur emploi est donc naturel. Mais ces optiques sont également les plus lumineuses et les moins onéreuses. Une focale standard est par conséquent un excellent choix pour faire ses premières armes. Les reporters ont depuis longtemps adopté ce type d’objectifs pour leur qualité intrinsèque. - Les longues focales (80 à 180 mm)
Leur usage privilégié est le portrait car ces focales permettent tout à la fois de contenir la distorsion, conserver une distance raisonnable avec le sujet, et surtout obtenir un bokeh velouté. De telles focales sont également intéressantes en macro : elles permettent des grossissements suffisants sans toutefois s’approcher trop du sujet. - Les très longues focales ou téléobjectifs (>200 mm)
Destinées à obtenir un fort grossissement, elles sont idéales pour la photographie de loin, principalement sportive ou animalière. Ce type de focale présente deux particularités intéressantes : elle écrase les différents plans de l’image ; elle offre une profondeur de champ très courte, détachant ainsi le sujet du fond. En revanche, les téléobjectifs de qualité sont difficiles à concevoir, leur coût est par conséquent souvent très élevé.
Focale : illustration par l’exemple
Comme une bonne image vaut mieux qu’un long discours, vous pouvez comparer ci-dessous le même paysage photographié du même point de vue exactement, mais à différentes focales s’étalant de 28 mm à 320 mm (capteur plein format 24xs36k). On voit ici que l’angle de champ se rétrécit au fur et à mesure que la focale augmente. Un objectif grand-angulaire (28 mm) offre -comme son nom l’indique- un angle de champ plus important et davantage de recul vis à vis du sujet. En revanche, un téléobjectif (300mm) rapproche le sujet et rétrécit l’angle de champ. Comme on l’a vu précédemment, ce dernier écrase les différents plans. Ici, par exemple, le cerisier semble se rapprocher du tobbogan à mesure que la focale augmente. La profondeur de champ est également de plus en plus réduite.
Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une focale fixe est préférable pour débuter. Elle obligera le photographe à “tourner autour du sujet” au lieu de tourner la bague du zoom, l’obligeant à peaufiner son cadrage. De manière générale, le photographe qui sait s’imposer des contraintes obtiendra plus rapidement des clichés satisfaisants que celui qui choisit la facilité.
Le point de vue
Un bon cadrage implique avant tout un bon point de vue. Contrairement à ce que pensent beaucoup de débutants, un zoom ne remplace pas vos jambes. Comme nous venons de l’expliquer, le changement de focale modifie la perception des choses, par conséquent se déplacer aussi. On distingue principalement trois types de points de vue :
Normal : le photographe se situe à hauteur du sujet.
Plongée : le photographe surplombe le sujet.
Contre-plongée : le photographe se trouve plus bas que le sujet.
Selon le point de vue choisi, il va de soi que le résultat ne sera pas le même. La même scène ci-dessous a été photographiée de deux points de vue totalement différents avec la même focale, on constate que l’impression dégagée par chacune des images est nettement différente.
C’est particulièrement vrai en portrait : la plongée a tendance à diminuer le sujet ; la contre-plongée le magnifie. Il est, par exemple, particulièrement indiqué de se baisser à leur niveau lorsque l’on photographie des sujets de petite taille, comme les enfants (image 2 ci-dessous).