L’inventeur : Joseph Nicéphore Niépce (1765-1833)

Nicéphore Niépce, inventeur de la photographie

Nicéphore Niépce est considéré comme l’inventeur de la photographie. Né à Chalon-sur-Saône d’une famille très aisée d’avocats, il est promis à une carrière ecclésiastique jusqu’à ce qu’il y renonce pour s’engager en 1792 dans l’armée révolutionnaire. En 1806, de retour en Bourgogne après 10 ans passés à Nice, Niépce fait fructifier ses biens et montre ses premiers talents d’inventeur en créant avec son frère Claude le pyréolophore, sorte de moteur marin à explosion. Celui-ci ne sera finalement jamais commercialisé mais initie une série d’inventions toutes plus coûteuses les unes que les autres, l’obligeant à contracter des emprunts.

En contact permanent avec son frère Claude parti en Angleterre, c’est en 1816 que Niépce commence ses premières recherches héliographiques, et durant 11 ans il va développer son procédé jusqu’en 1824 où il indique à son frère dans une lettre : « La réussite est complète ». En 1826-1827, Nicéphore Niépce réalise le premier cliché photographique stable de l’histoire, intitulé Point de vue du Gras, à Saint-Loup-de-Varennes, depuis sa fenêtre.

Totalement endetté, à la limite de la ruine, Niépce cherche alors à faire connaître son invention et se trouve en contact avec Louis Daguerre. En 1829, une première association est née pour commercialiser l’invention, ce dernier bénéficiant de nombreuses relations dans l’industrie. Nicéphore Niépce meurt brutalement en 1833 à Saint-Loup-de-Varennes, sans avoir pu mener tous les essais qu’il souhaitait.

L’associé : Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851)

Portrait de Louis Jacques Mandé Daguerre, inventeur du daguerréotypeNé le 18 novembre 1787 à Cormeille-en-Parisis dans le Val d’Oise, Daguerre est tout d’abord peintre, auteur de tableaux remarquables. Puis, devenu décorateur de théâtre, il met au point en 1822, en collaboration avec Charles Marie Bouton, le Diorama. Il s’agit de grandes toiles translucides animées par des éclairages leur donnant vie, générant une illusion de mouvement et permettant de simuler le jour et la nuit, le passage d’un nuage etc. Pour plus de réalisme, les deux associés utilisent une chambre noire pour projeter les images qu’ils reproduisent en grand format.

C’est grâce à Vincent Chevalier, opticien, que Daguerre fait la rencontre de Nicéphore Niépce. Après la mort de ce dernier, en 1833, il décide de poursuivre ses recherches pour perfectionner le procédé, et parvient à raccourcir à quelques minutes le temps de développement de l’image grâce notamment aux vapeurs de mercure. L’image latente est née.

Dès 1837, de l’eau saturée en sel marin lui permet de fixer cette image sur une plaque de verre : c’est l’invention du daguerréotype, présenté officiellement devant l’Académie des Sciences en 1839. Pendant une dizaine d’années, le procédé connaîtra un succès indéniable, y compris auprès du grand public, faisant la fortune de Louis Mandé Daguerre.

La photographie moderne : William Henry Fox Talbot (1800-1877)

Portrait de William Henry Fox Talbot, inventeur du calotypeConsidéré comme l’inventeur de la photographie moderne, Henri Fox Talbot mène ses recherches à la même époque que Niépce et Daguerre, dès 1833. Il est même persuadé d’être le véritable inventeur du procédé photographique.

En 1840, il découvre le calotype qui permet par le principe du négatif, de reproduire plusieurs fois la même vue par tirage contact. Il installe une feuille de papier enduite de chlorure d’argent dans sa chambre noire, obtient un négatif qu’il cire pour le rendre transparent. Ce dernier est ensuite placé sur une feuille imprégnée qui est exposée à la lumière du jour, créant ainsi une image positive.
Cette technique sera la base de la photographie argentique moderne pendant un siècle et demi, et reste d’actualité.

Le négatif : George Eastman (1854-1932)

Portrait de George Eastman, fondateur de Kodak

Les premières épreuves photographiques étaient gravées sur plaques, lourdes, encombrantes et difficiles à manipuler. George Eastman est le premier en 1884 à mettre au point des négatifs souples : c’est la naissance du film celluloïd qui permet de stocker dans l’appareil plusieurs vues sur un même support.

En 1888 est commercialisé l’appareil Kodak qui embarque 100 vues sur papier négatif et doit être retourné au fabricant qui le renvoie chargé d’un rouleau vierge. Le slogan de la marque est éloquent : « Vous appuyez sur le bouton, nous faisons le reste ». Kodak est sans aucun doute l’inventeur de la photographie grand public.


Brève chronologie du procédé photographique

  • Moyen-âge : découverte de l’action des rayons lumineux sur le chlorure d’argent.
  • 1822 : premières lithographies au chlorure d’argent et positifs au bitume de Judée (sels d’argent).
  • 1826-1827 : première photographie en noir et blanc par Nicéphore Niépce. Temps de pose : 8 heures.
  • 1828 : amélioration du procédé grâce aux vapeurs d’iode qui permettent des demi-teintes de gris.
  • 1833 : plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent polie – Iodure d’argent : raccourcissement du temps de pose à quelques minutes seulement (Louis Mandé Daguerre).
  • 1840 : calotype, feuille de papier enduite de chlorure d’argent. Négatif ciré transparent. Tirage contact du positif (Henry Fox Talbot).
  • 1884 : premier film en celluloïde (George Eastman, Kodak)
  • 1903 : Autochrome des frères Lumière. Première photographie en couleur (trichromie avec fécule de pomme de terre). Image unique, projetée.
  • 1946 : démocratisation de la photographie en couleurs (Kodak Ektachrome)
  • 1948 : Polaroïd, procédé de développement instantané.
  • Années 80 : début de l’ère numérique.