Filtre polarisant circulaireL’usage des filtres, bien que moins fréquent que dans les années 70, est un moyen efficace et relativement bon marché pour améliorer la qualité de ses prises de vues. On les visse directement sur le pas de vis de la lentille frontale de l’objectif. Il existe également des systèmes qui permettent d’interchanger les filtres sur un support, c’est le cas du système développé par Cokin® il y a de nombreuses années.

Le filtre anti-UV

Ses défauts

Ce type de filtre, presque indispensable à la grande époque de l’argentique, présente aujourd’hui un intérêt limité. Destiné à filtrer les ondes courtes de la lumière (dont les ultra-violets),  il permet de limiter l’impact du voile atmosphérique en particulier sur les photos de paysage. En réalité son efficacité est très faible, et les objectifs récents faisant l’objet de nombreux traitements de surface, son intérêt tend à disparaître. De surcroît, il s’agit de filtres souvent peu onéreux mais de qualité médiocre. À moins d’investir dans des filtres très haut de gamme, vous risquez de ruiner la qualité optique de ce formidable caillou que vous vous êtes payé au prix d’immenses sacrifices.

Son seul intérêt

Finalement, son seul intérêt est de protéger la lentille frontale de votre optique, et si celle-ci est très onéreuse, cela peut vous sauver d’un désastre !… mais il faudra y mettre le prix sous peine d’altérer la qualité de vos clichés.

Le filtre polarisant circulaire

Ses principaux intérêts

Ce filtre fait partie de ceux que, malheureusement, trop de photographes ignorent ou négligent. Pourtant, il peut transfigurer certaines de vos prises de vues, et ses usages sont multiples.
– En filtrant les rayons lumineux en fonction de leur angle d’incidence, le filtre polarisant rééquilibre le contraste et renforce la saturation. En paysage, il vous suffira de tourner le filtre pour constater que la densité du ciel, ainsi que le contraste entre ce dernier et les nuages changent en fonction de son orientation.
Ci-dessous : sans puis avec filtre polarisant
Sur la deuxième vue, les ombres ont été adoucies (sur le toboggan, par exemple) tout en renforçant la densité du ciel.

– Le filtre polarisant élimine également les reflets. Qu’il s’agisse de reflets sur des feuilles et de la végétation, sur l’eau d’une rivière ou d’un lac, ou encore sur les ailes d’un insecte en macro-photographie.

Ci-dessous : sans et avec filtre polarisant
En réduisant les reflets, on fait disparaître les rayures et renforce le contraste.

Ses principaux inconvénients :

– Il est presque impossible de l’utiliser conjointement avec un pare-soleil, ce dernier le rendant souvent inaccessible. Or, il nous faut pouvoir le tourner à tout moment.
– S’agissant d’un filtre à forte densité, il vous fera perdre de 1 à 2 IL. C’est un facteur à prendre en compte, en particulier en macro où la recherche de lumière et de profondeur de champ est déjà parfois problématique.

Le filtre à densité neutre (ND)

Le filtre à densité neutre (ou filtre ND) ne présente, comme son nom l’indique, aucune couleur. Son aspect est gris. Il est destiné à absorber une partie de la lumière reçue quelle que soit sa longueur d’onde. Par conséquent, il ne modifie pas le rendu de couleur de l’image.
Il se visse sur l’objectif et peut s’additionner avec d’autres filtres de diverses densités. Ces dernières vont de 0.3 (1 diaphragme) à 0.9 (13 diaphragmes).

Ses intérêts

Les filtres ND permettent au photographe de disposer d’une plus grande latitude de réglages d’exposition :

  • Eviter la surexposition
    Dans le cas d’un très fort éclairement, le photographe pourra utiliser un filtre ND pour réduire la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil. Cela évitera qu’il sur-expose sa photographie.
  • Augmenter le temps de pose
    Un photographe qui souhaite effectuer une pose longue pourra utiliser des filtres ND (éventuellement cumulés) pour réduire la luminosité. Le cas typique est celui d’une prise de vues d’une rivière sur laquelle on souhaite conserver la fluidité de mouvement de l’eau. Il faudra alors lui appliquer un temps de pose long de parfois plusieurs secondes. Mais dans le cas d’un fort ensoleillement, poser long reviendra à sur-exposer même en fermant le diaphragme à son maximum (ce qui n’est jamais recommandé).
    La présence du filtre ND permettra donc au photographe de réduire la quantité de lumière et de poser long tout en conservant une exposition correcte.
  • Augmenter l’ouverture
    Utiliser un filtre ND peut permettre également d’augmenter l’ouverture pour obtenir du bokeh, autrement dit une profondeur de champ plus courte. En effet, le photographe peut ouvrir complètement le diaphragme sans subir l’excès de lumière qui est absorbé par le filtre.

Il est possible de visser les filtres ND les uns par-dessus les autres. Ainsi, il pourra être judicieux d’acheter plusieurs filtres « moyens » plutôt qu’un seul très dense. En effet, cela vous procurera une plus grande souplesse d’utilisation avec la possibilité de choisir le nombre de filtres que vous souhaitez.

Le filtre ND dégradé

Son principe est le même que pour son cousin le filtre ND. Mais la version dégradée a la particularité, comme son nom l’indique, de ne filtrer que sur une partie seulement de sa surface. Par conséquent, il permettra de rééquilibrer la luminance entre une partie très éclairée de l’image, et une partie plus sombre.

Exemple : le cas typique est celui d’un ciel bouché, encombré de nuages. Ce type d’éclairement restituera invariablement un ciel blanc laiteux sans détails. C’est là que le filtre ND dégradé prend tout son sens. Sa partie grise sera placée sur le ciel, sa partie incolore correspondant au paysage. Ainsi, on obtiendra un ciel nuageux bien dense, tout en conservant la même luminosité au sujet.